Vouloir Être parfait : qualité ou défaut ?

Souvent lors de mon parcours professionnel, que ce soit en tant qu’enseignante ou en tant que praticienne en hypnose, je me suis retrouvée confrontée à la notion de perfection. Et je me suis souvent pose cette question : Être parfait, ça veut dire quoi ?

Le temps m’a permis de comprendre deux choses : pour certains c’est Faire tout bien. Mais pour d’autres c’est Tout savoir.

perfectionniste

 

Pourtant Être parfait n’a pas de sens.

Cette perfection dépend de ce qui est important, ce qui est bien. 0r, ce qui est important ou « bien » dépend des uns et des autres. Pour les uns, un papa, un mari qui est bien. C’est quelqu’un qui travaille beaucoup pour apporter assez matériellement pour faire vivre sa famille. Pour quelqu’un d’autre, ce qui comptera avant tout ce sera sa présence et sa participation aux tâches ménagères.

A l’école, j’ai souvent constaté que, pour certains parents, l’enfant parfait revient avec de très bonnes notes, premier de la classe. La pression sociétale à ce niveau fait de ces enfants des « condamnés à réussir » comme je les appelais souvent en classe, enfermés dans le Savoir et non dans l’ETRE. Pour les autres, il importera qu’il ait des amis, des activités autres que l’école (musique ou sport). C’est souvent ce qui fait d’eux des enfants hyperactifs, stressés à cause de la multiplicité des sollicitations. Ils sont souvent peu enclins à la stabilité et la persévérance scolaire.

Être parfait, c’est dangereux

Oui, c’est dangereux car, si une qualité est un comportement plutôt positif, qui fait de nous quelqu’un de « bien ». La perfection va nous faire dépasser le seuil qui transforme une qualité en défaut.

Une maman, en consultation pour apprendre à gérer son stress, me disait ceci « Je suis une maman ordonnée, la maison est toujours nickel ainsi que le frigo toujours rempli. » C’est une qualité en soi lui ai-je répondu. Mais, la maison est tellement parfaitement rangée qu’il n’y a plus un jeu visible, rien ne traîne. C’est tellement bien rangé qu’elle ne supportait plus un enfant passant dans le salon quand il revenait du sport, ou qu’un livre ne soit pas « à sa place ». Ce qui était une qualité est devenu un défaut et une source de stress pour cette maman, qui pensait bien faire, être parfaite.

Alors on fait quoi ?

Pour être bien avec soi et avec les autres, la meilleure chose à faire est d’être respectueux (avec soi et les autres).

Le respect c’est avoir conscience de ce qui est important pour soi et d’agir dans ce sens. C’est être conscient de ses possibilités, mais aussi de ses limites. Car c’est surtout ne pas faire ou dire quelque chose qui risque de blesser (soi-même, ou son conjoint ou enfant). Cela ne veut pas dire « se laisser aller », être trop gentil. Cela veut dire : ne pas dépasser le seuil où la pression que l’on se met, que l’on suppose de l’autre risque de nous faire craquer.

La meilleure chose à faire pour être bien avec soi et avec les autres est d’être cohérent (avec soi et avec les autres).

Devenir et rester cohérent, c’est quand on fait un choix, d’accepter ce qui va en découler. Si je suis exigeant avec les autres, ils le seront aussi avec moi. Si je travaille peu pour avoir des bonnes notes, je ne peux me plaindre auprès de mes enseignants. Si je fais la tête à mon partenaire de vie, je ne peux lui reprocher de rentrer tard à la maison … Si j’inscris mes enfants au sport, je dois m’attendre à ce qu’ils rentrent en sueur, fatigués.

En étant respectueux et cohérent, on accepte nos failles et celles des autres. Et on se rend compte qu’être parfait nous rend plein d’imperfections.

Soyons donc PARFAITEMENT IMPARFAIT en respectant qui nous sommes vraiment. Et pour cela, apprenons à regarder à l’intérieur de nous-même plutôt qu’à l’extérieur ! Et peut-être s’aimer + que de vouloir être aimé 😉

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